POESIE "NOEL"
" NOEL "
A l'ombre des collines où le soleil décline,
Un lourd bruissement fend l'air du couchant.
La pénombre envahit le soir qui se raidit,
Paysage enneigé, frissonnant et glacé.
L'imposture de l'hiver, fier et solitaire,
Désagrège le temps lorsqu'approche l'avent.
Dans l'âtre le feu s'émousse puis doucement mollit,
Sur les bûches rougies recouvertes de mousse.
Les flammes jaillissantes aux couleurs cramoisies,
Se dressent flamboyantes, à nos yeux éblouis.
Un sapin admirable, vieillard plein de noblesse,
Trône là vénérable, doux présage de liesse.
Sa robe d'apparat rebrodée de lumières,
Scintille familière, de son plus bel éclat.
Mouvant son balancier en battements feutrés,
La fière horloge égrenne les heures qui se traînent.
Une chouette chevêche à l'allure revêche,
Perturbe de son cri le silence de la nuit.
Dans la crêche blottis, les santons subjugués
Veillent le nouveau-né qui s'éveille à la vie.
On attend les Rois-Mages, avec pour seuls bagages,
L'encens, la myrrhe et l'or, ancestral trésor.
Dans les yeux des enfants éperdus de sommeil,
Se mêlent intensément des songes irréels.
L'enfant-roi endormi guette secrètement
Le doux trottinement des rennes de minuit.
Et l'ombre bienfaisante du traîneau bariolé,
Se faufile et se glisse sur le sol gelé.
On entend au lointain ses clochettes tinter,
Annonçant l'arrivée du fier magicien.
Le vieillard rieur à la barbe chenue,
Dans un silence ému, perpétue le bonheur.
Et dans le châtoiement des guirlandes irisées,
Il pose doucement sa hotte trop chargée;
Pour offrir aux enfants aux yeux plein de sommeil,
Des cadeaux, des présents, un merveilleux Noêl.
Murielle.